Le Salvador, premier pays à considérer le Bitcoin comme une monnaie légale se trouve entre ambition et impératif de rigueur. Le prêt à condition du FMI le contraint à aller contre sa politique pro-Bitcoin et le Salvador ne semble pas prêt à abandonner l’or numérique.
Le plafond de Bitcoin imposé par le FMI au Salvador
Dans le cadre du programme du prêt de 1,4 milliard de dollars du FMI au Salvador, les tranches se débloquent une par une.
La prochaine tranche, les 120 millions de dollars sont conditionnés au maintien strict du montant total de Bitcoins détenus par le Salvador.
En effet, dans un texte récent, le FMI enjoint le pays à cesser toute augmentation de sa réserve de Bitcoin et à réduire l’implication publique dans Chivo, le portefeuille national. Pourtant, malgré ses directives, le Salvador continue d’acheter modérément et d’accroître toujours plus sa balance de Bitcoin.
Pour libérer la tranche suivante, Maria Luisa Hayem, ministre de l’Économie, a dû s’engager à resserrer la politique budgétaire. Aussi, à relever les exigences de liquidité bancaire et lancer des réformes sur les pensions et la fonction publique.
Le FMI insiste évidemment particulièrement sur la réserve de Bitcoin. Aujourd’hui, elle affiche environ 6 190 Bitcoins.
Cette mesure vise à limiter l’exposition du pays à l’or numérique et sa forte volatilité. Une menace qui pour le FMI revient à préserver la confiance des bailleurs de fonds, car rien n’est gratuit, même pour le FMI, prêter de l’argent se fait contre des garanties.
Le Salvador est résolu dans sa stratégie Bitcoin
Malgré les pressions du FMI, le Salvador affiche toujours une détermination franche. Notamment sur X avec le président qui affiche la balance de Bitcoin et son profit latent en cours.
🤷🏻♂️ pic.twitter.com/05izbAR202
— Nayib Bukele (@nayibbukele) May 19, 2025
Aussi, la ministre de l’Économie en avril a réaffirmé que Bitcoin demeure la priorité, soulignant son rôle d’instrument de liberté financière et une réserve de valeur sûre face à l’inflation.
L’État continue donc d’enrichir sa trésorerie BTC. Mais cela se fait avec parcimonie, les acquisitions récentes se font modeste et s’inscrivent dans le cadre fixé par le FMI lors de l’accord du prêt de 1,4 milliard.
Parallèlement, le retrait progressif du portefeuille Chivo témoigne de l’effort fourni pour ralentir la propagation du Bitcoin au sein du pays.
Vers un modèle équilibré entre Bitcoin et rigueur budgétaire ?
Cet accord marque un certain tournant : le Salvador, bien que premier pays à légaliser l’utilisation de Bitcoin, reste sous le joug du FMI. Si le maintien du plafond protège contre une surchauffe spéculative, il oblige à repenser son intégration au sein des finances du pays.
Le défi reste toujours le même : concilier innovation monétaire et discipline économique.
En d’autres termes, le bitcoin doit rester un atout stratégique pour le pays sans devenir le facteur de risque principal pouvant mener à sa ruine.
Les prochains mois et le comportement du Salvador sera décisif pour mesurer la capacité du Salvador à conjuguer ces deux aspects et continuer à recevoir l’aide du FMI.
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