Hier, après sa menace de droits de douanes de 50 % sur l’Europe, Trump fait machine arrière. Grâce à un appel concluant avec Ursula von der Leyen, il offre à l’Europe un délai supplémentaire de négociation.
Cette volte face apaise immédiatement les marchés européens qui ouvrent plus d’un 1 % plus haut que la clôture de vendredi. De même sur le marché crypto, avec un Bitcoin qui bondit et récupère les 110 000 dollars.
Pourquoi cette menace, pour faire machine arrière ? Contexte
Fin avril, Trump avait déjà imposé des tariffs clairs de 20 puis 10 % sur les produits européens notamment dans le secteur de l’automobile et de l’aluminium. Face à des pourparlers jugés trop lents, le président américain a brandi vendredi sa menace de hausse à 50 % dès juin.
Cependant, après un appel “Very Nice” le président américain s’accorde à autoriser un pas en arrière et laisse courir les négociations jusqu’au 9 juillet.
Good call with @POTUS.
The EU and US share the world’s most consequential and close trade relationship.
Europe is ready to advance talks swiftly and decisively.
To reach a good deal, we would need the time until July 9.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) May 25, 2025
Cette doctrine et cette négociation reflètent parfaitement l’agressivité de l’America First de Donald Trump. Attaquer fort, provoquer une panique et discuter ensuite une fois que l’adversaire est dos au mur.
Finalement, Trump risque d’obtenir ce qu’il veut, même si cela prendra encore des semaines de négociations tout en brandissant son marteau des tariffs en cas d’échec.
Ainsi, deux scénarios s’offrent à nous, un accord rapide et une reprise des marchés durable ou un nouvel échec des pourparlers et une relance des tensions.
En cas d’accord durable
Si un accord est trouvé avant la date butoir, plusieurs effets bénéfiques se dessinent clairement. D’abord, l’apaisement certain des rendements obligataires, surtout les taux à 10 ans qui posent un problème. Cela faciliterait le financement et relancerait la machine économique sur les rails.
Relance de l’industrie européenne déjà forte et des marchés boostés. Les constructeurs automobiles allemands, mais aussi européen comme Stellantis et ses 16 marques. Aussi, l’aluminium de l’industrie métallurgique se verrait boosté et avec ça, beaucoup d’emplois sauvés, et même créés.
Conséquence de cette économie qui repart, les marchés sont optimistes. Déjà aujourd’hui le STOXX600 affiche 1,5 % sur la clôture de vendredi. Un accord pérenne verrait consolider cette récupération et prolongerait cet optimisme venant de l’Europe.
Pour rappel, le STOXX600 performait avec vigueur avant les tariffs, et se trouve déjà à 2,5 % de son ATH. Et le DAX allemand, véritable monstre enchaine record sur record quasiment quotidiennement tout le mois de mai.
Difficile d’imaginer un Bitcoin qui ne se comporte pas de la même manière si le principal conflit économique est résolu.
En cas d’échec des pourparlers
À l’inverse, scénario moins probable, mais possible, les négociations tombent à l’eau, et Trump applique ses menaces jusqu’à nouvel ordre. Dans ce cas précis, tout ce qui a été développé précédemment, vire au cauchemar.
La relance économique européenne prend un sacré coup, tout comme l’emploi et la compétitivité qui s’effondrent.
Ensuite, les capitaux vont certainement fuir sur des valeurs refuges. Dollar, yen et or, mais pas le Bitcoin. Car Bitcoin n’est pas une valeur refuge dans ce cas précis, au contraire, il se comporte comme un actif risqué tout ce qu’il y a de plus classique.
Le rebond de Bitcoin, un tournant structurel
Après avoir chuté sous les 107 000 dollars après son record de jeudi dernier, le revoilà déjà en train de reconquérir les 110 000 dollars. Palier encore jamais vu avant son record à 112 000.
Une véritable résilience sur la bonne nouvelle d’hier soir.
Pour le moment, rien ne menace le Bitcoin ni les actifs risqués, en théorie avant le 9 juillet. De ce fait, cette correction est finalement bienvenue. Elle aura permis de rabattre les cartes, prendre des profits et repartir de plus belle.
L’appétit du risque à court terme est toujours présent et la demande de refuge reste toujours aussi forte.
Il faudrait surtout un accord historique entre les États-Unis et l’Europe afin que le risk-on soit total.
Ainsi, nous verrons enfin un véritable rallye jusqu’à 120 000 dollars par exemple.
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