Le Salvador joue encore avec le FMI et continue ses achats de Bitcoins

Le Salvador, petit pays d’Amérique centrale, est le premier pays à avoir créé une réserve stratégique de Bitcoin. Considéré comme pionnier parmi les hommes politiques, il a réussi à être le premier à s’attirer l’affection des Bitcoin maximalistes. Sa politique d’accumulation de Bitcoin dans ses réserves n’a pas plus dès le premier jour au FMI.

S’en sont ensuivi des années de négociations et d’accords entre le petit pays et le Fonds Monétaire International. Bukele continue aujourd’hui de flirter avec la ligne rouge et provoque directement le FMI.

Les tensions historiques entre le Fonds Monétaire International et le Salvador

Cela fait maintenant depuis septembre 2021, soit plus de trois ans, que Bitcoin est devenu officiellement une monnaie légale au Salvador. Après le dollar, il est donc la deuxième monnaie du pays. L’adoption a suscité des critiques de la part du FMI avant même que la loi ne soit officiellement adoptée.

Nayib Bukele voyait dans le Bitcoin un moyen simple de bancariser sa population tout en investissant pour son pays.

Une initiative qui ne fut pas au goût du FMI et qui soulève rapidement des doutes macroéconomiques, financiers et juridiques. Dès la chute du Bitcoin en novembre 2021, le FMI revient à la charge avec des craintes sur la stabilité de la monnaie et de l’économie du pays.

En 2022, nouvelle escalade, et le FMI exhorte implicitement le Salvador à revenir en arrière et à abandonner le Bitcoin comme réserve et monnaie légale. Ses arguments, toujours les mêmes, menacent le pouvoir d’achat des Salvadoriens et la stabilité économique du pays.

Suite à cela, un membre du gouvernement “menace” le FMI en les avertissant que leur interventionnisme dans leurs façons de diriger le pays ne les obligera pas à changer quoi que ce soit. Nayib Bukele lui répond avec dérision. Un simple gif d’Homer Simpson avec la preuve de nouveaux achats de 410 Bitcoins suite à la baisse des cours.

Chaque année, le FMI revient à la charge, et Bukele répond à chaque fois par des achats.

Récemment, en octobre 2024, vient la question du prêt d’1,4 milliard de dollars. C’est là que les choses se gâtent.

Le bras de fer pour obtenir le prêt du FMI

Les négociations durent plusieurs semaines et la finalité conclut l’autorisation du prêt. En revanche, la loi sur Bitcoin doit être modifiée. Le prêt sera accordé à condition d’une réduction de l’usage du Bitcoin.

Suite aux négociations, le Bitcoin ne doit plus être obligatoirement accepté par les commerçants. L’implication du secteur public dans le Bitcoin doit être limitée. Aussi, le programme du portefeuille Chivo doit être réduit. Bukele accepte, mais maintient la réserve stratégique composée de 5 968 Bitcoins à ce moment-là.

Hier, alors que le FMI accorde finalement le prêt, Nigel Clarke directeur adjoint, déclare que l’accord vise à limiter l’engagement du gouvernement dans les activités liées au Bitcoin, ainsi que les achats.

Des spéculations naissent ainsi sur l’arrêt de l’accumulation de la part du président Salvadorien. Bukele réaffirme, dans la foulée, que les achats de Bitcoins ne cesseront pas, Reprenant le post du Bitcoin Office qui annonce de nouveaux achats.

“This all stops in April.” “This all stops in June.” “This all stops in December.”

No, it’s not stopping.

If it didn’t stop when the world ostracized us and most “bitcoiners” abandoned us, it won’t stop now, and it won’t stop in the future.

Proof of work > proof of whining https://t.co/9pC0PoY3YQ

— Nayib Bukele (@nayibbukele) March 4, 2025

Avec une telle publication, Bukele semble officiellement défier le FMI qui vient pourtant de lui accorder un énorme prêt.

Une négociation encore une fois bien menée par le président et son gouvernement, car les concessions concernent des articles peu, voire pas appliqués de la loi. Bien que le Bitcoin soit une monnaie légale qui doit être acceptée, personne n’a poursuivi les commerçants qui ne s’étaient pas pliés à la règle.

Malgré les concessions faites au FMI, le président maintient sa réserve et c’était principalement son objectif. Que Bitcoin recule au statut d’actif plutôt que monnaie de l’état lui importe peu.

Pour conclure, une vision intacte

Le Bitcoin reste au cœur de sa stratégie et son accumulation ne s’arrêtera pas. Il achète en continu depuis fin 2021, ce n’est pas aujourd’hui qu’il abandonnera son projet.

Dans le pays, les efforts pour éduquer la population et former les jeunes à cette révolution portent leurs fruits. Le pays est toujours le pays du Bitcoin malgré sa faible taille et son économie, bien que prospère, demeurant insignifiante comparé aux États-Unis.

Encore en fonction jusqu’en 2029, le président poursuit son rêve de faire du Salvador un pays à la fois plus sécurisé, mais aussi économiquement prospère et basé sur le Bitcoin.

Ses bonnes relations avec Donald Trump, également pro-crypto, lui permettront certainement de développer encore plus son économie.

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