Depuis quelques jours, une nouvelle étonnante circule dans l’écosystème crypto : la blockchain TON (The Open Network), soutenue par Telegram, offrirait un accès au Golden Visa des Émirats arabes unis à celles et ceux qui acceptent de staker leur Toncoin.
Une idée folle ? Peut-être. Mais derrière l’annonce, il y a du concret. Et, disons-le, une vraie stratégie.
Un Visa en échange de crypto : comment ça marche ?
Alors, les faits. Ce que propose TON aujourd’hui, c’est un programme d’accès à un visa de résidence de 10 ans aux Émirats, à condition d’engager 100 000 $ de TON sur un contrat intelligent verrouillé pendant trois ans.
En plus de ça, il faut prévoir 35 000 $ de frais de traitement, ce qui couvre notamment les démarches administratives et le suivi du dossier.
En retour, si tout se passe comme prévu, l’investisseur – et sa famille proche – obtient un visa doré émirati. Officiellement, ce type de visa est destiné aux entrepreneurs, aux chercheurs, investisseurs immobiliers… Mais ici, c’est la crypto qui sert de sésame.
Techniquement, le staking est non-custodial : les fonds restent à l’utilisateur, bloqués par contrat, mais ne sont pas détenus par un tiers. Un rendement entre 3 et 4 % par an est évoqué, ce qui adoucit un peu le coût d’opportunité.
Le tout se fait via un partenaire local – la société Peravel, établie aux Émirats – qui gère l’ensemble du processus de demande.
Today's $TON announcement is much bigger than you think.
And this is validating crypto use cases.
In the traditional way, it required $540K in real estate or a fixed deposit to get a UAE golden visa.
Also the processing time was from 3-6 months.
With $TON, one only needs… pic.twitter.com/rsdUihlB5v
— BitBull (@AkaBull_) July 6, 2025
Opportunité réelle ou vitrine marketing ?
Franchement ? C’est là que les choses se nuancent. L’offre fait le buzz, c’est certain. Sur X, certains la qualifient même de “révolutionnaire” – après tout, qui aurait cru qu’un jeton crypto puisse ouvrir la porte d’un visa longue durée ?
Mais dans les faits, ce n’est pas un programme gouvernemental officiel de TON avec les Émirats.
Ce que TON fait ici, c’est proposer une voie d’accès indirecte, via un prestataire habilité, dans le cadre légal existant. La distinction est importante.
Rien n’indique que les autorités émiriennes ont conclu un accord avec la fondation TON. Autrement dit : le Golden Visa reste soumis à l’approbation classique des autorités locales, avec les vérifications habituelles.
En clair, staker du TON ne garantit pas automatiquement le visa. C’est un canal, pas une promesse gravée dans le marbre.
Toncoin x UAE 🇦🇪
Toncoin has officially partnered with the UAE to offer 10-year Golden Visas to eligible $TON stakers.
A major leap for real-world crypto utility.
This isn’t just staking… it’s global positioning. pic.twitter.com/MDtege4sfz— MANDO CT 🇦🇪 🇬🇧 (@XMaximist) July 6, 2025
Une tendance qui dit quelque chose du Web3
Derrière le coup d’éclat, il y a une lecture plus large. On ne va pas se mentir : les projets crypto cherchent, de plus en plus, à s’ancrer dans la vie réelle.
TON ne vend pas seulement un jeton ici. Il vend un pont. Une passerelle vers le monde tangible. Le staking n’est plus juste une source de rendement, c’est – littéralement – une porte de sortie, ou de transition, selon les cas.
Et les Émirats, avec leur politique d’ouverture à la tech et leur appétit pour les projets Web3, apparaissent comme un terrain favorable. Depuis quelques années, le pays déroule le tapis rouge aux entreprises blockchain.
On sent aussi, derrière cette initiative, une tentative de réconcilier investissement et mobilité. En 2025, ce n’est plus si marginal : les “citoyens crypto” veulent bouger, investir, vivre ailleurs… sans forcément dépendre de structures bancaires classiques.
Conclusion : une promesse ambitieuse, mais à manier avec lucidité
C’est une annonce qui capte l’attention, à raison. Elle flirte avec un fantasme bien ancré dans la crypto : celui de vivre autrement, librement, en dehors des canaux traditionnels. Mais entre l’intuition et la réalité, il y a un pas.
Le programme existe, les conditions sont claires. Mais ce n’est ni automatique, ni sans risque. Le visa reste soumis à validation officielle. Et les 35 000 $ de frais ne sont, en aucun cas, remboursables.
Il faut donc approcher cette offre avec prudence, voire l’accompagnement d’un conseiller en immigration expérimenté.
Cela dit, l’idée elle-même en dit long sur l’évolution de la crypto. Elle n’est plus seulement virtuelle. Elle devient une clé d’accès, un levier d’ancrage dans le réel. Et ça, que l’on adhère ou non, c’est une tendance qui ne fait que commencer.
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