Le 18 juin 2025, la Réserve fédérale américaine a fait ce que beaucoup attendaient : elle a laissé ses taux directeurs là où ils étaient.
Pas de changement, donc — toujours entre 4,25 % et 4,50 %. C’est la quatrième fois consécutive que l’institution monétaire décide de ne pas toucher à son levier principal. Et ce n’est pas anodin.
Derrière ce choix, il y a une réalité simple : l’inflation continue de faire de la résistance. Officiellement, elle a ralenti, c’est vrai, mais elle reste au-dessus de la cible des 2 %. Autour de 3 %, selon les derniers chiffres. Et ça, pour la Fed, c’est trop.
Une situation délicate, des équilibres fragiles
Personne ne s’attendait à un grand geste, mais l’attente restait palpable. Les marchés espéraient des signaux. Les entreprises guettaient le moindre indice. Et finalement, la Fed a préféré la prudence.
Ce qui bloque ? Le risque. Baisser les taux maintenant, ce serait risquer de raviver la hausse des prix.
Les garder trop hauts trop longtemps, c’est prendre le risque inverse : freiner l’activité, voire créer des tensions sur le crédit. La banque centrale se retrouve donc dans une position inconfortable. Pas bloquée, mais contrainte.
Le communiqué publié à l’issue de la réunion est resté dans le ton : mesuré. L’institution dit vouloir « s’ajuster en fonction des données », mais ne donne pas de calendrier. Pas de promesse. Pas d’engagement. Juste une posture d’observation.
Trump ne lâche pas Powell
Depuis le début de l’année, les échanges entre la Maison-Blanche et la Fed ne sont pas des plus chaleureux. Donald Trump, de retour au pouvoir depuis janvier, n’a jamais été tendre avec Jerome Powell. Et cette fois encore, il n’a pas mâché ses mots.
Peu après l’annonce, le président a qualifié le chef de la Fed de « nocif pour l’économie américaine ». En cause : ce refus de relancer l’activité par une baisse des taux, que Trump considère urgente.
Pour lui, garder le crédit cher pénalise la consommation et ralentit l’investissement.
Ce type de critique, on l’a déjà entendu lors de son précédent mandat. Mais aujourd’hui, le contexte est différent.
Trump est aux commandes, et ses propos pèsent davantage. Powell, fidèle à sa ligne, a répondu sans détours : la Fed décide seule, et ne se laisse pas dicter sa conduite par des agendas politiques.
President Trump is right, Jerome Powell is a very stupid person.
He should be lowering interest rates but he hates to see Trump successful. The country is thriving like never before and Jerome won't get out of the way! pic.twitter.com/N3qbtWrJz2
— Nick Adams (@NickAdamsinUSA) June 18, 2025
Marchés : un calme trompeur ?
Les places financières ont bien réagi. Du moins, en surface. Wall Street n’a pas vacillé. Les indices sont restés relativement stables.
On pourrait croire à une acceptation, presque une indifférence. Pourtant, les analystes préviennent : derrière cette stabilité apparente, la nervosité demeure.
Du côté des cryptomonnaies, même ton. Le Bitcoin a navigué entre 104 000 et 106 000 dollars. Rien de spectaculaire.
Ce qui surprend, c’est justement ce manque de réaction. On connaît l’appétit du marché crypto pour les mouvements brusques. Là, rien. Comme si tout le monde attendait la suite.
BREAKING: In a stunning moment, Fed Chair Jerome Powell just came out swinging blaming Donald Trump for the slowing economy. Trump’s tariffs are slowing growth and causing increased prices. This is a must watch. pic.twitter.com/RQsYW5beH6
— Democratic Wins Media (@DemocraticWins) June 18, 2025
L’impact mondial, surtout dans les pays émergents
Ce n’est un secret pour personne : les décisions de la Fed ne s’arrêtent pas aux frontières américaines. Dans les pays émergents, chaque hausse ou maintien de taux a un effet de ricochet. Et pas des moindres.
Un dollar fort, conséquence directe de taux élevés, renchérit le coût de la dette pour les pays qui empruntent en devise américaine.
Pour ces économies souvent déjà sous pression — qu’il s’agisse de dettes publiques massives, de tensions commerciales ou de volatilité des matières premières —, la politique de la Fed peut se transformer en vrai casse-tête budgétaire.
C’est pourquoi, à Jakarta, Buenos Aires ou Lagos, les banquiers centraux suivent Powell à la loupe. Ce qu’il dit, ce qu’il ne dit pas, chaque mot compte.
La crypto au croisement des logiques économiques
Une tendance se confirme : la cryptomonnaie s’invite dans le débat économique global. Ce n’est plus simplement une affaire de spéculateurs ou de passionnés de technologie.
En 2025, Bitcoin et les cryptomonnaies en général sont devenus des instruments d’observation.
Leur stabilité ou leur nervosité reflètent parfois ce que les autres marchés n’expriment pas. Et leur réaction aux décisions de la Fed le prouve : moins décorrélés qu’on ne le croit, les actifs numériques suivent les signaux monétaires avec attention.
Certains y voient une manière de lire, en creux, la confiance — ou le doute — des investisseurs.
En conclusion : pas d’urgence, mais pas de certitudes non plus
La Réserve fédérale a choisi d’attendre. Pas d’annonce fracassante, pas de rupture. Juste un message de continuité.
En d’autres termes, les tensions sont bien là. Entre les marchés développés et ceux qui subissent les effets indirects de cette politique.
Il n’y a pas, pour l’instant, de signe que la banque centrale américaine s’apprête à changer de cap. Mais tout peut évoluer vite. Une donnée mal orientée. Une tension sur l’emploi. Une surprise sur la croissance.
Et alors, tout sera à repenser.
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