La tempête gronde autour de Tether, le géant des stablecoins qui, avec son USDT, joue le rôle de fondation dans l’écosystème crypto. Longtemps soupçonnée de fraudes et même de système de Ponzi, Tether a toujours été une entreprise remplie de mystère.
Au cours de ces derniers jours, elle a été secouée par des allégations explosives : selon le Wall Street Journal, la compagnie serait sous investigation par le Département de la Justice et du Trésor américain pour des soupçons de blanchiment d’argent et de transactions avec des entités sanctionnées.
Face à ces accusations, Paolo Ardoino, le PDG de l’entreprise, s’est précipité sur scène lors du Forum PlanB en Suisse pour éteindre le feu. Son message : pas de panique, Tether est solide. Mais cette « transparence » soudaine suffit-elle à dissiper les nuages de doute, ou ne fait-elle que soulever de nouvelles questions ?
Quelle est la composition des réserves de Tether ?
Lors du Forum PlanB, Paolo Ardoino s’est voulu rassurant, affichant une volonté de transparence pratiquement jamais vue auparavant. Selon lui, pour soutenir la valeur de son stablecoin USDT, Tether détient un arsenal impressionnant d’actifs.
Avec une liste de chiffres bien calibrée, il nous a livré ce qu’il présente comme les fondations financières de Tether : près de 100 milliards de dollars en bons du Trésor américain, plus de 82 000 Bitcoins et une montagne de 48 tonnes d’or.
JUST IN : Tether CEO confirms their reserves hold a total of 82,454 BTC and 48.3 tons of gold. 💰📈 #Tether #Bitcoin @LuganoPlanB pic.twitter.com/QRCi1hqMO2
— Tran Hung (@spaftu) October 26, 2024
Certes, ses affirmations ont amplement de quoi épater la galerie et calmer les angoisses, mais une simple déclaration de chiffres peut-elle faire office de gage de transparence ? Pour certains, c’est une belle mise en scène qui cache un vide d’informations plus précises.
Car, malgré ce clinquant inventaire, Tether n’a toujours pas de preuve béton : pas d’audit indépendant, pas de certification des Big Four (les cabinets comptables Deloitte, PwC, EY et KPMG). Est-ce qu’on doit les croire sur parole, ou cette révélation d’actifs est-elle un écran de fumée pour apaiser les critiques sans rien prouver de concret ?
Les accusations du Wall Street Journal et la réaction musclée de Tether
Dans un article qui fait grincer les dents de la crypto-sphère, le Wall Street Journal a récemment affirmé que Tether pourrait être sous le radar des autorités américaines. L’entreprise controversée serait accusée d’avoir fait affaire avec des entités peu recommandables.
On parle de blanchiment d’argent, de contournement de sanctions internationales… des accusations graves qui, si elles s’avèrent fondées, pourraient secouer les fondations mêmes de Tether et avec elle le marché entier des crypto-monnaies.
Mais Paolo Ardoino n’en démord pas : ce ne sont que des « rumeurs recyclées », selon lui. Il accuse le WSJ de « régurgiter de vieux bruits ». Il estime également que ce type de rumeur ne sert qu’à semer le doute et à ébranler un acteur majeur de l’écosystème crypto. Ces accusations n’ont aucun fondement et ne sont qu’un feu de paille médiatique.
Pourtant, cette défense musclée ressemble plus à une posture de communication qu’à une démonstration de preuves. Une chose est sûre : le passé controversé de Tether donne à ces rumeurs une teinte de crédibilité qui refuse de s’effacer facilement.
Les engagements de Tether en matière de transparence et de conformité
Ardoino a profité de son discours pour envoyer une pique aux régulateurs américains, qu’il juge trop lents et frileux, poussant des entreprises comme la sienne à envisager des juridictions plus accueillantes. Il se dit cependant optimiste, espérant que l’élection présidentielle de 2024 marquera un tournant et permettra aux entreprises crypto de respirer un peu aux États-Unis.
Pour l’heure, Tether jure qu’il est du bon côté de la loi. L’entreprise se vante de collaborer avec les forces de l’ordre pour bloquer les transactions suspectes et aider à récupérer des millions d’actifs illicites.
Paolo Ardoino lui-même affirme que l’entreprise veut se soumettre à un audit par un cabinet de renom… un jour. Mais voilà : cet audit reste une promesse lointaine, un projet sans date précise, et les cabinets d’audit les plus sérieux semblent fuir l’offre comme la peste.
Alors, à quoi joue Tether ? Dans un contexte où les régulateurs du monde entier se réveillent enfin et où la pression monte, les promesses de « transparence à venir » sonnent de plus en plus creux. Tant que ces engagements ne deviennent pas des preuves tangibles, la confiance du public restera un château de cartes, fragile, prête à s’effondrer au premier coup de vent réglementaire.
Sur le même sujet :
- Après Tesla, pourrait-on voir Microsoft investir dans le Bitcoin ?
- Un impôt plus strict dans certains pays d’Europe pour les cryptos ?
- Flockerz obtient son premier million de dollars en prévente
Avertissement sur les risques: L’investissement en crypto-monnaie comprend des risques et n’est pas adapté à tous les investisseurs. La perte peut être égale ou supérieure au montant investi. N’investissez jamais plus l’argent que ce vous pouvez vous permettre de perdre. Notez aussi que cet article peut comprendre des liens d’affiliation, mais que notre contenu reste néanmoins objectif et est le résultat de nos prores tests.
Cours gratuit sur le Bitcoin
- Plus de 100 000 étudiants satisfaits
- Un email par jour, 7 jours d'affilé
- Court et éducatif, garanti!
Pourquoi vous pouvez faire confiance à 99Bitcoins
Fondée en 2013, les membres de l’équipe de 99Bitcoin sont des experts en cryptographie depuis les débuts de Bitcoin.
Recherche hebdomadaire
100k+Les lecteurs mensuels
Contributeurs experts
2000+Projets de crypto-monnaie examinés