En 2021, une gestionnaire de pharmacie de Squamish, en Colombie-Britannique, voit sa vie basculer. Raelene Vandenbosch perd l’accès à ses comptes cryptos après une attaque dite de « SIM swap ».
En clair, quelqu’un parvient à usurper son numéro de téléphone. Puis, à l’aide d’informations personnelles obtenues auprès d’un kiosque mobile Rogers à Montréal — opéré par la société Match Transact —, l’attaquant prend le contrôle.
Les conséquences ? Une perte de 12 bitcoins. Au moment des faits, ça valait un peu plus de 500 000 dollars canadiens. Aujourd’hui, on parle d’environ 1,8 million. Une somme vertigineuse. Et une faille de sécurité difficile à ignorer.
Rogers et Match visé par une poursuite multipartite
Suite au vol de ses bitcoins, Vandenbosch ne reste pas les bras croisés. Elle intente une poursuite contre Rogers Communications et Match Transact. La Colombie-Britannique, l’Ontario et le Québec sont visés dans ce dossier.
L’objectif de la procédure judiciaire est simple : faire reconnaître les manquements, la violation de sa vie privée et finalement le non-respect du contrat d’abonné.
Dans les documents déposés, elle demande des compensations financières — logique — mais aussi une reconnaissance publique de la faute. Elle veut que les entreprises admettent leur rôle dans ce qui s’est passé. Pas forcément une mince affaire.
Rogers, de son côté, oppose une clause d’arbitrage contenue dans ses conditions générales. En gros, ils estiment que le litige doit se régler à huis clos, en dehors des tribunaux. Match Transact adopte la même ligne.
C’est le genre de clause souvent critiquée, parce qu’elle limite l’accès à une vraie procédure publique.
Mais ici, la justice a tranché en partie. Une décision rendue fin juin 2025 par un juge de la Colombie-Britannique autorise la plaignante à poursuivre le volet « reconnaissance de faute » devant un tribunal.
Le reste du litige ? Il ira en arbitrage privé, comme le stipulait le contrat initial.
Une nouvelle loi, mais trop tard pour ce dossier
Ce qui complique les choses, c’est qu’une réforme législative est entrée en vigueur depuis le vol. La Colombie-Britannique a modifié sa loi sur la protection du consommateur en mars dernier, les clauses d’arbitrage obligatoires sont interdites dans les contrats avec les particuliers.
Problème : la plainte de Vandenbosch repose sur des accords signés avant l’entrée en vigueur de cette loi. Résultat, le juge a estimé que la nouvelle règle ne s’appliquait pas rétroactivement. Le cœur du litige reste donc soumis à l’arbitrage.
Disons-le : c’est frustrant. Une loi pensée pour éviter ce genre de verrouillage… mais qui ne s’applique pas à l’un des cas les plus emblématiques du moment.
Une affaire qui dépasse le simple cadre individuel
Au-delà de l’histoire personnelle, cette affaire soulève des questions lourdes : la sécurité des données en magasin, le contrôle sur les identités numériques, les responsabilités juridiques des fournisseurs de services.
On ne va pas se mentir, le SIM swap, c’est loin d’être un cas isolé. Et pourtant, peu d’affaires aboutissent devant les tribunaux.
Si la reconnaissance publique de faute est obtenue, elle pourrait créer un précédent. Pas forcément révolutionnaire. Mais au moins un signal. Pour les entreprises, pour les clients. Et pour ceux qui, en silence, ont aussi tout perdu à cause d’un numéro de téléphone détourné.
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