Après avoir surfé sur une vague haussière impressionnante ces dernières semaines, les esprits du monde des cryptos sont en ébullition : certains imaginent déjà un nouveau record historique pour le Bitcoin. Mais, au milieu de cette euphorie, des murmures d’incertitude émergent.
Le sentiment général du marché est positif, certes, mais est-ce un signal de prudence que nous devrions écouter plutôt que d’ignorer ? Cet article explore divers indicateurs pour comprendre si trop de bonnes nouvelles ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être.
Analyse du sentiment du marché : entre optimisme exalté et mirages dangereux
Le marché du Bitcoin a récemment pris des allures de fête. Depuis la mi-septembre, le prix du BTC a grimpé de 14 %, élevant les attentes à des niveaux presque irréalistes. Les traders, les investisseurs amateurs et même les médias grand public semblent convaincus que la lune est à portée de main.
Sur les réseaux sociaux, les messages haussiers s’empilent continuellement, avec un ratio de 1,8 message positif pour chaque note baissière. Cette vague d’optimisme est palpable, mais comme tout mouvement de masse, elle peut vite se transformer en bulle prête à éclater.
Le sentiment n’a pas seulement touché les petits investisseurs. Même les grands noms de l’industrie, comme Jameson Lopp, observent ce virage vers la positivité, un changement qui semble balayer les précédents épisodes de FUD (peur, incertitude et doute).
Bitcoin sentiment is shifting positively in mainstream media as FUD fails to withstand the test of time. Follow along via @BTCPerception pic.twitter.com/apLuB43rNi
— Jameson Lopp (@lopp) September 29, 2024
Mais l’optimisme généralisé est-il un bon présage ? Ou, comme souvent, cet excès d’euphorie précède-t-il une dure réalité, où les attentes sont si élevées qu’elles ne peuvent que s’effondrer sous leur propre poids ?
Divergence entre le prix du BTC et l’engagement des utilisateurs
Le prix du Bitcoin grimpe, mais sous la surface, quelque chose cloche. Le nombre d’adresses actives, un indicateur clé de l’engagement du réseau, a chuté brutalement. On parle d’une divergence frappante : alors que le prix atteint des sommets, les Daily Active Addresses (DAA) montrent une baisse de -54,89 %.
Cette divergence pourrait indiquer que la récente hausse n’est pas soutenue par une activité solide des utilisateurs, laissant entrevoir une fragilité sous-jacente.
En parallèle, la rentabilité des détenteurs est en plein essor, avec près de 92 % des investisseurs « dans l’argent ». Pourtant, historiquement, ces pics de rentabilité furent souvent suivis par des vagues de prises de bénéfices, où les gains sont encaissés, précipitant une baisse des prix.
Le marché est peut-être en pleine ascension, mais il suffit d’un petit déclencheur pour que les premiers détenteurs cèdent à la tentation de sécuriser leurs gains, laissant le Bitcoin chuter avant même d’avoir touché son prochain sommet.
L’influence des stablecoins et des ETF sur la croissance du BTC
Un autre signal discret, mais tout aussi inquiétant, se profile du côté des stablecoins en Chine. La demande pour ces actifs, souvent utilisés comme refuges de liquidité, est en baisse, indiquant que le marché asiatique – si souvent un moteur pour le Bitcoin – n’est pas aussi optimiste que le reste du monde.
Ce refroidissement pourrait bien ralentir la course effrénée du Bitcoin vers un nouveau record. Quand les flux d’argent se tarissent, même temporairement, le marché peut rapidement passer de l’euphorie à la stagnation.
En parallèle, la récente approbation des options sur les ETF Bitcoin au comptant par des acteurs institutionnels comme BlackRock pourrait ajouter une nouvelle couche de complexité. Bien que ces instruments augmentent la liquidité, ils augmentent également l’offre de BTC « papier », permettant aux investisseurs de spéculer sans jamais toucher à un Bitcoin physique.
Ces produits dérivés pourraient alors entraîner potentiellement un décalage entre le prix du marché et la réalité de la demande, créant une bulle qui pourrait éclater dès que l’écart devient trop important entre l’offre artificielle et la demande réelle sur le marché spot.
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