Les memecoins sont à l’honneur, mais les Play-to-Earn ont-ils un avenir avec ce bull run ?

Emmanuel Mounier
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Le marché des crypto-monnaies est entré dans une nouvelle phase d’expansion, marquée par une ascension rapide du Bitcoin, désormais pressenti pour atteindre les 100 000 $ dans les mois à venir. Parallèlement, les memecoins, portés par un engouement spéculatif alimenté par des rallyes courts, mais explosifs, ont repris une place centrale sur le marché.

Cependant, dans cet écosystème en pleine effervescence, une autre catégorie d’actifs numériques retient l’attention : les jetons Play-to-Earn (P2E). Largement salués pour leur potentiel disruptif dans l’industrie du gaming lors de leur émergence en 2020, ces modèles s’affichent aujourd’hui dans un entre-deux incertain.

Alors que l’infrastructure blockchain pour les jeux connaît des améliorations notables, les jetons P2E, eux, peinent à prouver leur résilience.

Une industrie en quête de maturité

Au départ, les Play-to-Earn (P2E) ressemblaient au Far West des cryptos. Les joueurs se ruaient sur des titres comme Axie Infinity pour accumuler des tokens, les revendre et en tirer des bénéfices.

Cependant, ces modèles reposaient sur des bases fragiles : sans nouveaux participants pour alimenter l’économie interne, tout s’est effondré. Les jetons ont progressivement perdu de leur valeur, et l’ensemble de l’écosystème a été mis à genoux. Les tokenomics de l’époque, purement inflationnistes, étaient insoutenables et comparables aux pires shitcoins.

Depuis, l’industrie a pris un virage. Les plateformes se sont renforcées, avec des blockchains comme Cronos ou Oasys, qui offrent des outils sur mesure aux développeurs.

De nouvelles innovations avec des moteurs de jeu comme Unity et Unreal Engine, ainsi que les transactions rapides et peu coûteuses facilitent grandement la création de jeux solides aujourd’hui.

Parmi les projets récents, certains comme Pixels montrent qu’il est possible d’allier un gameplay engageant et des tokenomics équilibrées. Une nouvelle génération de jeux émerge, où le token n’est plus le centre de tout, mais un complément pensé avec soin.

Asie vs Occident : deux mondes, deux visions du gaming

Dans le même temps, le secteur des jeux blockchain est confronté à un choc culturel entre l’Ouest et l’Asie. Les jeux occidentaux favorisent généralement une accessibilité rapide, des progressions simples et un plaisir immédiat.

À l’inverse, les jeux asiatiques s’appuient sur des mécaniques plus complexes, souvent centrées sur le grind, les loot boxes et les systèmes Gacha, où le hasard, le temps et l’investissement financier dictent la progression. Étant donné que ces deux approches diffèrent profondément, les jeux Web3 occidentaux peinent à pénétrer le marché asiatique.

Pourtant, en dépit de ces différences, l’Asie représente un marché incontournable, rassemblant plus de la moitié des joueurs mondiaux. Les consommateurs asiatiques, souvent plus familiers avec les microtransactions et la rareté numérique, n’hésitent pas à dépenser pour profiter d’expériences captivantes.

Certains marchés émergents, comme les Philippines ou la Thaïlande, montrent d’ailleurs que les modèles où les joueurs peuvent générer de modestes revenus tout en jouant rencontrent un succès notable. L’adoption de solutions hybrides, combinant la fluidité du gameplay occidental avec des mécanismes Gacha bien intégrés, semble une piste stratégique prometteuse.

Des modèles économiques à réinventer : entre innovation et durabilité

Les jetons lancés pour alimenter le buzz ne suffisent plus à séduire les joueurs ou les investisseurs. Les premiers Play-to-Earn ont souvent négligé la construction d’un produit robuste, se concentrant uniquement sur le marketing et la spéculation.

Cette approche a conduit à des échecs notables dès que l’intérêt initial s’est dissipé. Comme le souligne Quinn Kwon, responsable de la stratégie chez Delabs Games : « Sans un produit solide, un jeton n’a aucune valeur, peu importe la hype qui l’entoure. »

Désormais, l’accent devra être mis sur des concepts plus durables, tels que le Play-to-Own. Ce modèle valorise l’acquisition d’actifs numériques durables dans des jeux engageants, où les joueurs deviennent réellement propriétaires de leurs objets.

Des exemples comme Upland et Shrapnel illustrent bien cette tendance : ils combinent des expériences de jeu issues des standards Web2 avec une intégration progressive d’éléments Web3.

En parallèle, des plateformes comme Funtico suppriment les barrières d’entrée en intégrant directement des portefeuilles numériques pour les individus. Cela permet une expérience plus fluide et accessible, tout en gardant intactes les fonctionnalités blockchain pour les plus initiés.

Pour garantir le succès d’un jeu Web3 aujourd’hui, il est impératif de concevoir une expérience amusante et intuitive, où les tokens et NFT apportent une valeur ajoutée réelle, sans enlever un gameplay captivant. Les joueurs ne recherchent plus des promesses de gains faciles, mais des mondes immersifs où ils peuvent s’investir pleinement.


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Emmanuel Mounier
Emmanuel Mounier

Emmanuel est un rédacteur spécialisé dans l'analyse des marchés cryptos, des préventes, de l'iGaming et de l'intelligence artificielle. Titulaire d'une licence en biochimie, il aborde l'analyse des marchés et les sujets complexes de l'industrie crypto avec une rigueur scientifique et... Read More

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