Donald Trump et sa famille ne prennent pas de gants. Leur dernier coup en date, prendre les rênes de World Liberty Financial en s’octroyant 60 % des parts via une holding, WLF Holdco LLC. Après avoir levé 550 millions de dollars, le projet voit donc une dilution.
La holding rafle 75 % des jetons. Derrière cette main mise, conflits d’intérêts, centralisation d’un projet DeFi, et un parfum de fiasco financier si les investisseurs ne suivent plus.
Hold-up en règle sur la DeFi
World Liberty Financial est censé être une révolution dans la DeFi, un espace ou les petits portefeuilles pourraient emprunter sans les banques.
Cependant, depuis janvier 2025, les choses changent. À la place des co-fondateurs, le clan Trump avance ses pions et s’empare de 60 % de WLF.
Les promesses du projet ne voient pas le jour pour le moment. En effet, le projet se contente d’acheter des cryptos via les fonds levés.
Quant au stable coin annoncé, il demeure encore flou. Malgré les annonces, la transparence du projet n’est pas à l’ordre du jour.
Une prise de contrôle calculée
Le virage stratégique semble clair. Selon plusieurs sources, la famille Trump avait prévu de prendre les rênes totales du projet dès que le projet prendrait en puissance.
Les cofondateurs Zak Folkman et Chase Herro, relégués au rang de « parties au contrôle ».
À leur place, DT Marks DeFI LLC, une entité badgée Trump s’accapare 60 % de WLF Holdco LLC, l’entité mère de World Liberty.
En conséquence, sur les 550 millions que le projet a récolté, 400 millions atterrissent dans les poches de la famille via la possession des jetons. Reste seulement 5 % pour le développement.
Une gouvernance qui pilote pour les initiés de la finance traditionnelle, à des années lumières des valeurs de la DeFi.
Conflit d’intérêt au sommet
Avec Trump au bureau ovale, sa famille aux commandes de World Liberty Financials, les lignes du pouvoir politique et les profits personnels s’entremêlent.
Donald Trump en tant que président veut faire de l’Amérique un leader des crypto en étant pro-innovation. Aussi via la réserve stratégique des États-Unis. De l’autre côté de la famille, une entreprise qui travaille uniquement en crypto dont la régulation peut aider à prospérer.
Le poids écrasant de la famille Trump au sein du projet s’identifie dans leurs holdings de jeton. En effet, avec 22,5 milliards de jetons sur les 100 milliards, c’est donc 22,5 % du projet.
Le président joue ainsi sur deux tableaux, le favoritisme devient vraiment tangible lorsqu’on prend du recul.
Quels risques à l’horizon ?
Cette prise de contrôle expose World Liberty à plusieurs menaces. D’abord le scandale politico-financier. Une enquête pourrait éclater sur les liens du président avec le projet.
Surtout lorsqu’on sait que Justin Sun est impliqué et pas franchement connu pour rester dans les règles. Trahison de la DeFi, le protocole perd toute crédibilité au profit d’une famille qui contrôle le tout. Idéologiquement, le projet n’a plus rien d’intéressant.
Enfin, un krach du marché pourrait faire beaucoup de dégâts.
Le projet affiche déjà 110 millions de dollars de pertes. Si le marché continue de perdre, essentiellement sur ETH qui représente 65 % du portefeuille, cela pourrait signer la fin du projet.
Les 85 000 investisseurs du projet pourraient voir leurs investissements disparaître.
Alors qu’à côté la famille Trump s’en sortirait protégée et gagnante quoi qu’il arrive.
Un schéma qui rappelle Trump Media, beaucoup de bruit pour peu de choses tangibles.
Source : Reuters
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