La justice américaine a lancé des représailles contre des arnaqueurs russes, au cœur d’un vaste réseau de blanchiment d’argent passant par le monde des cryptos.
Les autorités ont frappé fort en saisissant les domaines de trois plateformes d’échange de crypto-monnaies accusées d’avoir fait circuler des millions de dollars sales, tout en facilitant des transactions obscures pour le compte de cybercriminels internationaux.
Saisie de domaines et répression des plateformes crypto illicites
Les autorités américaines n’ont pas fait dans la dentelle. UAPS, PM2BTC et Cryptex, trois plateformes crypto bien connues des amateurs de transactions clandestines, ont été saisies. Ces sites, où à peu près 800 millions de dollars ont circulé en toute discrétion, sont désormais hors service.
Today, as part of an international effort to disrupt Russian cybercrime services, FinCEN issued an order identifying Russian virtual currency exchanger PM2BTC as being of “primary money laundering concern” in connection with Russian illicit finance.https://t.co/XFONmQIZRU pic.twitter.com/EY8ncYrmtG
— Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN) (@FinCENnews) September 26, 2024
Toute tentative de connexion à ces domaines conduit à une page austère du gouvernement américain indiquant que l’endroit n’existe plus en raison d’activités criminelles.
En outre, cette opération n’est pas qu’une simple prise de contrôle de quelques sites web. Derrière ces plateformes se cachent des dizaines de cybercriminels qui les utilisaient comme des passerelles pour blanchir de l’argent volé, généré par des rançongiciels, des ventes de drogues ou encore du vol de données sensibles.
Avec la saisie de ces domaines, les autorités américaines montrent qu’elles ne comptent plus laisser de tels hubs de cybercriminalité prospérer à l’ombre du darknet.
Des millions de dollars blanchis par des réseaux de cybercriminels
Cette fois-ci, les États-Unis et leurs partenaires internationaux ne se sont pas contentés d’un coup de semonce. Deux ressortissants russes sont désormais dans la ligne de mire, accusés d’avoir bâti un empire du blanchiment à travers des plateformes crypto.
Les détails révélés dans les actes d’accusation montrent l’ampleur du phénomène et la sophistication des réseaux de cybercriminalité qui se cachent derrière ces transactions.
Sergey Ivanov, alias « Taleon », est l’un des cerveaux présumés derrière ce système. Ce ressortissant russe accusé d’avoir utilisé ses plateformes de paiement et d’échange pour blanchir plus de 1,15 milliard de dollars !
Ainsi, des groupes de ransomware et des trafiquants du darknet auraient fait transiter leurs actifs numériques à travers ses plateformes, transformant des Bitcoins illicites en argent bien propre.
Néanmoins, Taleon n’était pas seul. Une autre figure de l’ombre, Timur Shakhmametov, alias « JokerStash », a également été inculpé. Ce dernier gérait Joker’s Stash, une gigantesque plateforme de vente de données volées.
De ce fait, des millions de cartes de crédit et de débit volées ont transité par ce site, alimentant un marché noir numérique en plein essor. Entre ransomware, fraude à la carte bancaire et trafic de drogue, ces deux hommes auraient empoché des millions, alimentant un véritable empire criminel mondial.
La collaboration internationale et les sanctions contre les cybercriminels
Cette frappe contre les plateformes crypto illicites n’est pas un coup isolé. Les États-Unis ont travaillé main dans la main avec leurs alliés, notamment les autorités néerlandaises, pour déstabiliser ces réseaux.
Ensemble, ils ont non seulement fermé Cryptex, mais aussi récupéré des millions de dollars en crypto-monnaies. Le but ici consisterait à couper les vivres des criminels en gelant les actifs numériques acquis illégalement.
Aussi, les mesures ne s’arrêtent pas là. Finalement, le Trésor américain a imposé à Ivanov et Cryptex des sanctions financières, rendant toute activité future encore plus compliquée pour lui. Pour ajouter à la pression, le département d’État a mis sur la table une récompense de 11 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation des cerveaux derrière ces opérations.
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