La fin du Metaverse ? Alibaba coupe les ponts pour s’orienter vers l’intelligence artificielle
La grande hype autour du Metaverse, qui a atteint des sommets en 2021, est en train de perdre de son attrait. En dépit des promesses de révolution numérique et d’expériences immersives, cette industrie n’a pas tenu ses promesses de rendement.
Logiquement, il a été abandonné au profit de l’intelligence artificielle qui attire désormais tous les regards. Alibaba, le titan du e-commerce chinois qui aime explorer de nouveaux horizons tech, est le dernier en date à changer de cap. Le géant a décidé de revoir ses plans en coupant dans son projet métavers et en réorientant ses efforts vers l’IA.
Le revirement stratégique d’Alibaba sur le métavers
Alibaba a secoué la scène de l’industrie tech en procédant à la restructuration de sa division métavers Yuanjing. Cela s’est notamment traduit par le licenciement de dizaines d’employés.
Good morning,
Alibaba $BABA bought $20 millions worth of shares yesterday
News: Alibaba laid off dozens of employees in its metaverse division, The metaverse division has operations in both Shanghai and Hangzhou and was established in 2021. pic.twitter.com/UACvAcks45
— Bourbon Capital (@BourbonCap) November 4, 2024
Pourtant, à l’époque de sa création en 2021, Yuanjing incarnait l’ambition d’Alibaba de régner sur le domaine des réalités augmentées et virtuelles.
Malheureusement, malgré les sommes colossales – on parle de « milliards de yuans » – injectées dans cette division, le retour sur investissement n’a pas été au rendez-vous. L’ambiance euphorique a laissé place à la réalité : ce domaine coûte cher et ne rapporte pas autant qu’espéré.
Entre-temps, l’intelligence artificielle a fait irruption dans le monde en mode bulldozer, avec des modèles génératifs qui changent la donne en termes d’interactions et d’automatisation. Face à ce raz-de-marée technologique, le Metaverse a pris un coup de vieux, et Alibaba a fait le choix pragmatique de se repositionner.
Une tendance mondiale : La fin de l’ère du métaverse dans la Big Tech
Le retrait d’Alibaba du Metaverse n’est pas un cas isolé ; c’est juste la suite logique de ce que font les grands de la tech en ce moment. On parle de géants qui se rendent compte que leur rêve de mondes virtuels, autrefois perçu comme le futur imparable d’Internet, leur coûte un bras sans vraiment rapporter quoi que ce soit.
L’exemple parfait est Meta, la maison mère de Facebook. Ils ont même rebaptisé l’entreprise pour montrer à quel point ils misaient tout sur le métavers, mais cela ne leur a pas évité la douche froide : ils ont dû réduire l’équipe de Reality Labs, qui s’occupe de leurs gadgets de réalité augmentée et virtuelle, après avoir accumulé des pertes énormes — 4,4 milliards de dollars rien qu’au troisième trimestre 2023, et un trou noir financier de plus de 58 milliards depuis 2020.
Et ils ne sont pas les seuls à faire marche arrière. Microsoft a, lui aussi, jeté l’éponge sur son projet Industrial Metaverse Core. Résultat des courses : tout le monde réoriente ses fonds vers l’IA, parce que c’est là que se joue l’avenir, bien au-delà des mondes virtuels et des casques VR.
L’essor de l’IA est la nouvelle priorité des géants de la technologie
L’abandon progressif des ambitions metaversiques au profit de l’IA signale un changement de cap où l’intelligence artificielle n’est plus seulement un outil, mais devient le moteur de la transformation digitale des entreprises.
Pour Alibaba, ce rééquilibrage s’accompagne de nouvelles initiatives visant à capitaliser sur l’expansion rapide de l’IA générative et des infrastructures de cloud computing, secteurs dans lesquels l’entreprise détient déjà une expertise notable.
À l’instar d’Alibaba, des géants comme Nvidia et Microsoft redéfinissent également leurs portefeuilles d’investissement. Nvidia, historiquement associé à la production de matériel pour le minage et les graphiques, a lancé Nemotron, une version optimisée de Llama-3.1, soulignant la volonté de surpasser les leaders existants tels que GPT-4 dans le domaine des modèles de langage.
Microsoft, pour sa part, a injecté 4,3 milliards d’euros dans l’infrastructure numérique italienne, signe que l’IA n’est plus un simple axe de développement, mais la pierre angulaire des stratégies d’expansion à l’échelle mondiale.
En réponse, même des entreprises comme Apple, dont les annonces technologiques ne se concentrent généralement pas sur des niches émergentes, ont intégré des processeurs axés sur l’IA dans leurs nouveaux produits, rivalisant avec Nvidia dans la course à la puissance de calcul.
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