Une intervention d’un responsable des ETF chez BlackRock sur CNBC fait beaucoup de bruit. Pour le moment, aucune preuve n’est réellement apportée, mais la Chine se séparerait de ses obligations US au profit de l’or et de Bitcoin.

Alors que les tensions géoéconomiques se dégradent, la Chine attaque sur un double front. En se séparant de ses obligations et en diversifiant ses actifs au détriment du dollar.

La Chine accélère sa dédollarisation : Bitcoin et l’or en première ligne

Fin février, selon les dernières informations, la Chine détenait précisément 784,3 milliards de dollars d’obligations du Trésor américain. À cela, il faut ajouter, 229,6 milliards de dollars d’or et enfin 194 000 BTC soit 18 milliards de dollars.

Face à la montée des tensions globales, Pékin veut changer de cap. Selon Jay Jacobs de chez BlackRock, “Les banques centrales s’éloignent du dollar depuis des décennies”.

Il ajoute aussi que le Bitcoin et l’or deviennent des favoris depuis ces trois dernières années.

On l’a vu avec les essais d’échanges monétaires de la Russie sous sanction et dans les réserves de grandes entreprises comme Strategy.

Contrairement aux actions et aux obligations qui nécessitent stabilité et surtout perspectives de croissance, le Bitcoin prospère même en pleine incertitude. Il se nourrit même des tensions économiques affectant le dollar.

Les faillites bancaires et le conflit entre Trump et Powell en sont de bons exemples. En se tournant vers l’or et le Bitcoin, la Chine pourrait donc chercher à se protéger de la dévaluation du dollar, tout en l’accélérant. La vente des obligations US pourrait faire grimper ses rendements. Ce qui accélère la baisse du dollar et sa perte de dominance.

Un risque majeur pour les marchés US et mondiaux

Si la Chine se met à vendre fortement ses bons du Trésor US, les conséquences pourraient être désastreuses. Selon Guy Cecala, président d’Inside Mortgage Finance, alerte : “Si la Chine veut nous frapper fort, elle pourrait liquider ses Treasuries. C’est une menace réelle”.

En effet, une telle vente ferait chuter le prix des obligations. Et selon le mécanisme de valorisation de ces obligations, leur rendement exploserait.

La Chine pourrait aussi faire du mal au marché immobilier indirectement. En détenant une part des 1 320 milliards de dollars de titres adossés aux hypothèques américaines (MBS). Elle se partage la part du gâteau avec le Japon ainsi que Taïwan.

Une vente massive de ses MBS ferait s’effondrer le prix de ces obligations et propulserait le rendement. Le taux hypothécaire US est fixé à 6,83 %, ce qui pèse déjà sur le marché immobilier, une hausse de ses taux pourrait bien le paralyser.

Un scénario catastrophe sans rappeler la crise des subprimes de 2008 puisque nous parlons des mêmes valeurs mobilières. L’effet domino pourrait s’étendre à l’économie américaine entière puis mondiale.

Évidemment, cela n’est pas une prédiction, mais une possibilité. Il y a peu de chances que la Chine soit aussi agressive, surtout si des accords sont trouvés prochainement.

Bitcoin : un gagnant inattendu ?

Paradoxalement, pour un actif risqué, Bitcoin pourrait être le grand gagnant de cette querelle. En diversifiant ses réserves comme la Chine le fait et en proposant la dédollarisation des BRICS au profit de nouvelles solutions, Bitcoin est la clé.

Déjà évoqué dans des programmes pilotes, les CBDC et leurs propres monnaies pourraient vraiment venir menacer le dollar.

Et si le dollar est menacé, le Bitcoin prend généralement une certaine valeur, car c’est presque un fondement de son existence. Bitcoin, comme valeur refuge au sein de ses grandes puissances, verrait les cours apprécier.

La Chine possède déjà 194 000 Bitcoin. Un trésor qu’elle n’a jusqu’à preuve concrète du contraire, jamais vendu, et ce, depuis plusieurs années maintenant. Elle n’a aucune raison de le faire désormais. Par contre, en accumuler plus, là c’est bien plus probable.

À court terme, un scénario d’attaque des marchés obligataires par la Chine pourrait faire paniquer les cours même du Bitcoin. Cependant, à long terme, l’histoire a montré que ce genre de conflits et scénarios profitent au Bitcoin.

Enfin, en ajoutant la dimension de valeur refuge adoptée par les États, difficile de voir Bitcoin sous les 200 000 dans quelques années, voire du million de dollars n’ont rien d’irréalisable.


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Martin Pelletier
Martin Pelletier
Journaliste Expert en Web3

Journaliste et analyste spécialisé dans les crypto-monnaies et la blockchain, Martin Pelletier explore les dynamiques du Web3 et des nouvelles technologies financières depuis 2019. Fort d’une expérience dans la finance traditionnelle, il s’est tourné vers le monde des actifs numériques... Lire la suite

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