Republic s’apprête à lancer une bombe : des tokens adossés à la valorisation de SpaceX.
Pour un investissement initial de 50 dollars, les particuliers pourront parier sur l’évolution future de la société spatiale d’Elon Musk. … sans en devenir actionnaires.
Un projet qui soulève autant d’espoirs que d’interrogations.
Un produit accessible, mais sans droits réels
Baptisés rSpaceX, ces jetons numériques ne représentent pas une part directe du capital de SpaceX.
Ils sont émis sous forme de titres de créance à durée indéterminée.
Concrètement, l’investisseur mise sur l’évolution de la valeur de SpaceX : si la société est introduite en bourse ou rachetée, et que sa valorisation augmente, il pourra encaisser la différence.
Dans le cas contraire, il n’aura aucun recours – ni droit de vote, ni accès aux comptes, ni dividende.
Republic s’appuie sur des données de marchés secondaires pour estimer la valorisation de SpaceX. À ce jour, l’entreprise est l’une des plus valorisées au monde hors bourse. En effet, les estimations dépassent les 180 milliards de dollars.
Une fois acquis, les rSpaceX seront bloqués pendant une période minimale d’un an.
Passé ce délai, les investisseurs pourront les revendre sur la plateforme INX, un marché réglementé dans les titres numériques. Republic prévoit d’acquérir INX afin de faciliter cette liquidité secondaire.
🚨 Republic to launch rSpaceX token on Solana, offering tokenized SpaceX exposure via its security asset standard. pic.twitter.com/VG84a9Nnuq
— The Solana Post (@thesolanapost) June 25, 2025
Une démocratisation risquée de la finance privée
L’initiative de Republic vise à fractionner des parts d’entreprises privées pour les rendre accessibles au plus grand nombre. L’idée est séduisante, surtout dans un contexte où des géants comme SpaceX, OpenAI ou Anthropic sont inaccessibles au commun des investisseurs.
Mais plusieurs experts sonnent l’alarme sur les risques d’ouvrir des marchés privés aux investisseurs particuliers.
En effet, des problèmes de transparence, de valorisation et de liquidité sont soulevés. En cas de correction brutale, les pertes pourraient être significatives.
Sur le plan réglementaire, le précédent de Binance et de ses « actions tokenisées » en 2021 reste dans les esprits.
L’initiative avait été suspendue sous la pression des régulateurs européens, faute de cadre juridique clair.
Republic, de son côté, affirme respecter scrupuleusement la législation américaine sur les levées de fonds participatives, mais le projet pourrait malgré tout attirer l’attention de la SEC.
The first offering is rSpaceX, a Mirror Token built on the @solana blockchain that reflects the performance of the world’s most highly valued private company at $350B.
⌛️Register at https://t.co/FYnIJAXEHG to be among the first with an opportunity to reserve your investment. pic.twitter.com/6GOwLp6tau
— Republic (@joinrepublic) June 25, 2025
Ensuite ?
Finalement, le produit soulève une question plus fondamentale : le public sait-il ce qu’il achète ? Dans le cas des rSpaceX, il ne s’agit ni d’une action, ni d’un produit dérivé classique, ni d’un titre obligataire au sens traditionnel.
Le flou autour de la nature juridique de ces tokens pourrait être source de malentendus, voire de litiges, à terme.
Republic ouvre une brèche dans le monde très fermé des licornes non cotées. C’est un accès inédit qui s’ouvre à une partie de leur potentiel financier.
Mais cette innovation, entre accessibilité et opacité, pourrait bien devenir un nouveau test grandeur nature pour la régulation des marchés numériques. À chacun de décider s’il s’agit d’une réelle opportunité ou d’un mirage bien emballé.
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