Do Kwon va-t-il enfin être extradé et répondre de ses actes ?

La cour constitutionnelle du Monténégro a rejeté la demande d’appel de Do Kwon. Cette demande essayait d’annuler la décision qui donnait le pouvoir au ministre de la Justice de décider de son extradition. Do Kwon se voit maintenant menacé de se faire juger dans les juridictions qui demandent justice.

Les premières décisions de justice et revirements

Rappel des faits : Do Kwon est accusé de fraude liée à l’effondrement de l’écosystème Terra (LUNA). On lui impute entièrement l’effondrement de l’écosystème. La manipulation des prix ainsi que les mensonges sur la stabilité ont conduit aux pertes énormes que le marché a subi en 2021. Suite à l’effondrement de Terra (LUNA), le Bitcoin a perdu environ 24,3 % de sa valeur, les altcoins eux, deux fois plus. Pendant sa fuite, le Monténégro l’a confondu avec de faux passeports. Il y est depuis retenu, et sous la menace d’extradition vers la Corée du Sud et les États-Unis.

D’abord, la Haute Cour du Monténégro jugeait que l’extradition de Do Kwon devait se faire aux États-Unis en février dernier. Les crimes financiers aux États-Unis sont très sévèrement punis, après des semaines d’appels et de procédures, il y échappe. Ensuite, la cour de justice donne son verdict et c’est finalement vers la Corée du Sud qu’elle veut l’extrader. Beaucoup de procédures incohérentes mènent à cette décision avant d’encore être modifiées. Finalement, le ministre de la Justice Bojan Božović se voit maintenant responsable de cette décision.

Nouvelle procédure pour contrer son extradition

Suite à la décision de donner les pleins pouvoir de cette décision au ministre de la Justice, Do Kwon fait appel. Une procédure qui s’ajoute à la longue liste, mais elle se voit à présent rejetée. L’ancien PDG de Terraform Labs condamné par la Cour Suprême se voit donc dans les mains de Bojan Božović0. Une décision prise à l’unanimité selon le rapport de la procédure d’appel.

Suite à cette décision, Goran Rodić, l’avocat de Do Kwon a explicitement demandé au ministre que la suite se déroule de façon impartiale. Le média local Pobjeda rapporte que Goran Rodić souhaite que la décision d’extradition reste dénuée de considération politique. Le dernier recours de Do Kwon réside dans le fait que le Ministre en charge de la suite soit clément. Que ce soit les États-Unis ou la Corée du Sud, la sentence sera très sévère, et il est compréhensible qu’un criminel veuille y échapper.

L’affaire d’extradition de Kwon a déclenché des scandales politiques au Monténégro. En effet, l’ancien ministre de la Justice Andrej Milovic accusant le premier ministre Milojko Spajić de favoriser l’extradition vers la Corée du Sud en raison de ses prétendus liens financiers avec Kwon. Cette affaire traine et repose sur beaucoup de zones d’ombre et la communauté ne rêve que d’une chose, c’est que cela se termine et que Do Kwon finisse derrière les barreaux.

Quelles sont les sentences qui l’attendent ?

Pour ce qui est des États-Unis, la sentence pourrait être très lourde. Comme dit plus haut, les crimes financiers font particulièrement mal. D’autant plus que le cumul des peines semble être le jeu favori des juges américains. Entre autres, voici les faits que Do Kwon devra s’acquitter : fraude en matière de valeurs mobilières, commodités, fraude par fil et complot de manipulation de marché. La justice américaine pourrait le condamner à effectuer jusqu’à 100 ans de prison s’il perd contre tous les chefs d’accusations. Une condamnation comme celle-là signifie évidemment la prison à vie.

Quant à la Corée du Sud, son pays natal, ce serait plus léger, ce qui parait logique lorsqu’on voit à quel point il voulait éviter la justice américaine. Pour les juges coréens, ce sera fraude financière à plusieurs degrés, ce qui peut lui couter 40 ans maximum. En Corée, il y a un plafond pour les crimes économiques, mais cela dépendra des charges présentées et les circonstances de l’affaire.

Pour finir, il convient de rappeler que les faits, et les évolutions dépendent grandement de l’influence politique. De nouvelles charges et preuves pourraient voir le jour une fois le procès en cours et les peines pourraient évoluer. Quoi qu’il en soit, il y a peu de chances que la prochaine demeure de Do Kwon n’aie pas de barreaux aux fenêtres.

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