Alors que les États-Unis focus sur la régulation et que l’Europe tente de faire rentrer les cryptos dans des cases rigides, une autre région avance plus discrètement : l’Asie du Sud-Est.

Un usage qui part du quotidien

Dans ce coin de la planète, la crypto n’est pas un passetemps de traders du dimanche. Elle sert à envoyer de l’argent à la famille, à contourner une banque ou à se protéger contre une monnaie locale trop instable.

En fait, une grande partie de l’économie dépend des transferts d’argent depuis l’extérieur du pays. Une grande quantité de Philippins travaillent à Dubaï, à Hong Kong ou aux États-Unis.

Pour envoyer leurs salaires chez eux, de plus en plus passent par des stablecoins comme l’USDT. C’est plus rapide et moins cher.

 

Axie Infinity, ou comment une crypto peut remplir le frigo

Pendant la pandémie, un phénomène a fait surface : des milliers de personnes aux Philippines ont commencé à gagner leur vie avec un jeu vidéo basé sur la blockchain, Axie Infinity.

Ce n’était pas un simple passe-temps. C’était, dans certains cas, un revenu principal. C’est un bon exemple de la manière dont le Web3 s’insère dans la vie réelle, là où les solutions classiques sont absentes ou dysfonctionnelles.

Singapour trace sa route, les autres expérimentent

Chaque pays avance à sa façon. Singapour joue le rôle de pôle financier, plus strict. Là-bas, les autorités délivrent des licences aux plateformes crypto.

À l’opposé, dans des pays comme la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam, c’est parfois plus improvisé. Il y a des flous juridiques, mais aussi beaucoup de liberté pour créer.

Des développeurs locaux et des projets bien ancrés

Il y a tout un écosystème qui apparaît sur le terrain : des développeurs, des petites équipes, des projets DeFi ou NFT déployés directement pour les réalités locales.

Pour fonctionner ici et maintenant : Coin98, Sky Mavis, PDAX… ce ne sont pas encore des géants, mais ils construisent des choses qui comptent.

Des exchanges maison et une poussée vers les monnaies numériques

Dans plusieurs pays, des plateformes locales comme Bitkub ou Indodax sont devenus incontournables.

Elles proposent des services adaptés, avec la tolérance des gouvernements.

En parallèle, des banques centrales testent leurs propres monnaies numériques, en partenariat avec d’autres pays asiatiques. Le projet mBridge (Une plateforme de paiement), par exemple, réunit la Chine, la Thaïlande, les Émirats et Hong Kong. Ce n’est pas anecdotique.

Une région pleine d’élan, avec des zones grises

Il ne faut pas idéaliser non plus, dans certains pays, la corruption reste un vrai problème. La réglementation change vite, parfois, d’un jour à l’autre.

Toutes les plateformes ne sont pas parfaites. Mais dans l’ensemble, les gens utilisent la crypto parce qu’ils en ont besoin. Les entrepreneurs locaux créent des outils en réponse à ces besoins.

Et si la prochaine grande plateforme crypto venait de Manille ?

On ne le dit pas encore trop fort, mais certains y croient. L’écosystème est là, l’énergie est là. De plus, il y a un fort lien entre technologie et réalité de terrain dans cette région du monde. Pas de théorie fumeuse, seulement des usages concrets, au quotidien.

Alors non, ce n’est pas la Ruée vers l’or. Ce n’est pas spectaculaire. C’est solide et c’est ça, le plus important.


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Esteban Durant
Esteban Durant

Trader en crypto-actifs depuis plusieurs années et passionné par l’univers décentralisé, je combine analyse technique, compréhension des fondamentaux et suivi macroéconomique pour naviguer efficacement sur les marchés volatils. J’ai découvert le Bitcoin en 2016, mais c’est en 2018, en pleine... Lire la suite

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